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35. | Maximum Sensation
 
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  • 2010, 50 skateboards, prayer rugs.
    Exhibition view of Unfolding Tales, The Brooklyn Museum, 2011, New York.
    Courtesy of the artist and Ceysson & Bénétière, Paris.
    Ed. of 5 + 1 A.P.

There is an attitude that fits with the skater, which is one of freedom and anti-establishment, and often a strong devotion to the professionals (gods), and to the competitions.

It’s lifestyle, it’s religion, and it can be a sanctuary, a form of escape from a disappointing reality.


Blaire Dessent, April 2014
 




Collection of Fondation Louis Vuitton, Paris

Collection of Brooklyn Museum, New York

 

Maximum Sensation, une installation de Mounir Fatmi, où le Moyen-Orient rencontre l’Occident. Un ensemble de quatorze skateboards est suspendu au plafond dans un mouvement de kickflip, chacun est recouvert d'un morceau de tapis de prière musulman. Les tapis sont colorés, composés avec des motifs ; certains sont abstraits, d'autres arborent des images de la Kaaba ou d'une mosquée. Ensemble, ils rendent une belle impression diversifiée, presque florale.

Fatmi a déjà utilisé les tapis de prière dans ses œuvres, dans une série de collages appelée Father's Carpet's, mais c'est la première fois qu'il les appose à un objet du quotidien ; dans ce cas un symbole du mode de vie et de l'indépendance des adolescents. Mais l'association des skateboards aux tapis de prière n'est pas aussi divergente qu'elle le paraît. Que ce soit un fervent croyant en Dieu ou un skater passionné, tous deux partagent un désir de parvenir à une condition plus élevée, d'atteindre un moment de transformation qui vous transcende vers quelque chose de magique, d'un maximum de sensations.

Les skaters inconditionnels sont souvent aussi fanatiques de leur sport que si c'était une secte. Le sport a son propre style et ses propres marques, avec des industries de vêtements et d'accessoires qui se sont développées autour de lui.  Une certaine attitude de liberté, d'opposition au pouvoir correspond au skater, et souvent un fort dévouement aux professionnels (dieux), et aux compétitions. Ce mode de vie tel une religion peut représenter un sanctuaire, une forme d'évasion d'une réalité décevante. 

Mais plus particulièrement, Maximum Sensation parle directement de la pollinisation croisée qu'est la mondialisation. Notre connectivité toujours croissante, que ce soit numériquement, culturellement ou physiquement a nourri une réalité dans laquelle un skater de Californie du Sud peut facilement connaître les graffitis révolutionnaires égyptiens et un étudiant marocain porte un t-shirt Stussy à la prière du matin.  Bien sûr, cela dépasse largement Fatmi, qui, tout au long de son œuvre nourrit ce qu'on peut appeler une obsession mineure pour les connexions dans et entre nos cadres sociétaux, qu'ils soient politique, religieux, philosophique, culturel ou scientifique. Fatmi vise à éclairer un peu ces relations souvent inattendues qui rendent ce monde beaucoup plus petit qu'il ne paraît.  Dans le cas de Maximum Sensation, il nous rappelle que les codes culturels ont changé. L'identité ne peut pas être définie avec un seul concept. Les stéréotypes doivent être vérifiés et les hypothèses reconsidérées.

Blaire Dessent, avril 2014.
 

 

Maximum Sensation, an installation by Mounir Fatmi, is like a Middle East meets West cultural mash-up. Fourteen skateboards are suspended from the ceiling in a kickflip movement. A fragment of a Muslim prayer rug covers the top of each board. The carpets are colorful, graphic, patterned; some are abstract, some have images of the Kaaba or a mosque. Together they give a beautiful, diverse, almost ornate impression.

Fatmi has used prayer rugs in his work before, in a series of collages called Father’s Carpet’s, but it’s the first time they are applied onto an everyday object, in this case a symbol of teenage lifestyle and independence. But the association between skateboards and prayer rug are not so divergent as might first appear. Whether a devout believer in God or a passionate skateboarder, the two share a desire to achieve a heightened state of being, to reach a moment of transformation that makes you feel closer to something magical, to a maximum sensation.

There is often what can be called a cult like following among hardcore skaters. The sport has its own style and its own brands, with clothing and accessories industries that have developed around it. There is an attitude that fits with the skater, which is one of freedom and anti-establishment, and often a strong devotion to the professionals (gods), and to the competitions. It’s lifestyle, it’s religion, and it can be a sanctuary, a form of escape from a disappointing reality.

But more specifically, Maximum Sensation speaks directly to the cross-pollination that is globalization. Our ever increasing connectivity, whether digitally, culturally, or physically has nurtured a reality in which a Southern California skater can easily know about Egyptian revolutionary graffiti and a Moroccan student wears a Stussy t-shirt to morning prayers. Of course it goes way beyond that for Fatmi, who, throughout his work has what may be called a minor obsession with the connections within and between our societal frameworks, whether political, religious, philosophical, cultural or scientific. Fatmi seeks to shed a bit of light onto these often-unexpected relationships that make this world much smaller then it seems. In the case of Maximum Sensation, it’s a reminder that cultural codes have shifted. Identity cannot be defined by only one construct. Stereotypes need to be checked and assumptions reconsidered.

 


Blaire Dessent, april 2014.